1935, pendant la Grande Dépression, au Kansas. A l’enterrement de sa mère, la jeune Addie, âgée de 9 ans, fait la rencontre de Moses Pray, petit filou de grand chemin, qui a jadis connu sa mère et qui a «le même menton qu’elle». Presque malgré lui, Moses accepte d’escorter la jeune Addie jusqu’au domicile de sa tante, dans l’Etat du Missouri voisin. Mais il va très vite se rendre compte que la fillette ne manque pas de tempérament...


Adaptation d’un roman qui fît succès aux États-Unis (Addie Pray de Alvin Sargent), Paper Moon - de son titre original - est l’une des oeuvres phares du cinéaste-acteur Peter Bogdanovitch. Son coup de génie fut de réunir le duo père-fille Ryan O’Neal (Barry Lyndon) et Tatum O’Neal dont la complicité crève l’écran. La jeune actrice remporta d’ailleurs un oscar pour ce rôle de jeune orpheline espiègle. L’expressivité de son jeu, passant de l’entêtement à l’enthousiasme, de la tristesse à la jovialité, fait le pont entre l’assurance adulte et la légèreté enfantine d’Addie. Au delà de ce duo quasi burlesque, Paper Moon reste un road movie dans la pure tradition du cinéma américain. Embarqués dans leur décapotable, Moses et Addie traversent les plaines interminables du Kansas. C’est sur ces bords de route que transparaissent les traces de la dépression des années 30, avec ces laissés-pour-compte et ces petits escrocs qui fascinent bien plus que les spéculateurs boursiers. Il plane alors sur le film une mélancolie teintée d’humour qui rend
plus qu’attachant cette reconnaissance filiale.